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RÉSILIENCE URBAINE

DÉFINITION

 

La résilience urbaine se traduit par la capacité à faire face à des perturbations et à atteindre un état d’équilibre des fonctions de base et d’identité d’une ville. Cette définition réfère aussi à la capacité d’apprendre de ces perturbations, de s’adapter aux changements et, si nécessaire, d’appliquer des mesures de transformations (Arctic Council, 2013). Si la résilience d’une ville ne suffit pas et atteint le seuil de revirement de situation, un changement d’état s’opère (Schéma 1). Il s’ensuit habituellement une réorganisation socioécologique en réponse au bouleversement du maintien des structures de la ville.

 

Les changements biophysiques de l’environnement et les changements sociaux affectent l’ensemble des habitants de l’arctique. Leurs impacts sont inévitables, mais il est possible d’en contrôler une partie de manière à éviter les mauvaises décisions et assurer une viabilité à long terme. Ces changements sont souvent vus comme néfastes, mais, comme nous l'avons déjà mentionné, ils peuvent être désirables pour les villes arctiques puisqu’ils donnent l’opportunité aux décideurs « d’élaborer de nouveaux plans d’action qui permettraient de réduire la vulnérabilité face aux changements par la mobilisation sociale, les connaissances des expériences vécues et l’innovation. » (Folke, 2010) Ce genre de transformation se traduirait par l’atteinte d’un état plus résilient qu’initialement. 

 

La résilience est un concept englobant plusieurs variables dans le temps et dans l’espace. Les sphères de résilience économiques, sociales et culturelles y sont si intimement liées que les auteurs du rapport les identifient sous un même dénominateur, soit la résilience socioécologique (Schéma 2). Celle-ci met l’emphase sur l’intégration de l’homme dans l’écosystème naturel (Arctic Council, 2013). En fait, l’analyse indépendante de chacune de ces sphères augmente les possibilités de contraste et de conflits entre deux interventions. (Folke, 2010) L’approche de la résilience doit se faire en considérant toutes les échelles d’interventions pour créer des interrelations crédibles et légitimes entre le local, le national et l’international, et s'observe sur les court, moyen et long termes (Jebrak, 2010).

 

 

DÉVELOPPEMENT RAPIDE ° ENJEUX

 

Dans un contexte de changements rapides comme à Maniitsoq, la compréhension des enjeux dans le temps est essentielle pour ne pas dénaturer la ville existante. La superposition d’une planification à court terme pour répondre aux besoins immédiats et d’une planification à long terme plus structurée demande une réflexion sur la viabilité des systèmes déjà implantés.  La perte de l’identité urbaine suite à une transformation constitue une menace considérable. (Arctic Council, 2010) « La résilience est donc un processus qui n'est ni absolu ni stable et dont la concrétisation n'est pas le fruit du hasard, mais au contraire l'objet d'un investissement à la fois idéologique, pragmatique et symbolique. » (Jebrak, 2010, p. 38)

 

La ville accumule des richesses culturelles matérielles et immatérielles, permanentes ou passagères. C’est là où se concentre l’essentiel de ce que l’on appelle patrimoine et qui constitue son image et son identité (Jebrak, 2010). La résilience nécessite des adaptations et des transformations spécifiques à la communauté visée, afin de les optimiser. Pour ce faire, les réponses et les décisions doivent être réalisées par les membres de la communauté plutôt que des gens extérieurs (Arctic Council, 2013).

 

 

MÉTHODOLOGIE

 

La résilience fait donc appelle à des processus collaboratifs et génère une connaissance interdisciplinaire permettant une meilleure diffusion et compréhension des besoins, de sorte que les dirigeants soient mieux informés face aux opportunités d’adaptation et de transformation possibles. Le projet de 70°N est teinté par ce processus dans l’élaboration d’un rapport de vision pour la ville de Maniitsoq, mettant les bases à de futurs projets axés sur la résilience socioécologique.

 

Le rapport présente une méthodologie analytique permettant de mettre sur pied ses interventions sur le territoire et d’étudier préalablement leurs impacts (Arctic Council, 2013).

 

  1. Identifier le potentiel de chocs et de grands changements sur l’écosystème qui affectent le bien-être de l’homme en Arctique,  

  2. Analyser comment les acteurs du changement interagissent avec la capacité des écosystèmes et des populations humaines à supporter un choc.

  3. Évaluer les stratégies d’adaptations et de transformations face à un changement rapide.

 

Les sociétés arctiques démontrent une capacité de résilience forte. Les changements à venir constituent toutefois un tournant important de l’histoire puisqu’une multitude d’éléments stressants interagissent simultanément, tels que la variation du climat, l’augmentation démographique, l’industrialisation et la demande croissante d’exploitation des ressources naturelles et d'énergie. La méthode proposée ci-haut permet de cerner les points importants pour mener à des décisions politiques claires et adaptées, de sorte qu’elles soutiennent la culture et la mémoire de la ville (Arctic Council, 2013).

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