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MORPHOGENÈSE

Malgré la longue histoire d'occupation du territoire du Groenland, la forme contemporaine du village de Maniitsoq est attribuable à des installations d'à peine plus d'un siècle. Les cartes suivantes en résument l'évolution, de 1890 à aujourd'hui. Nous les interprétons ici selon les rapports qu'entretient la ville avec son contexte économique d'une part, puis son contexte territorial.

MORPHOGENÈSE ° RAPPORT À L'INDUSTRIE DE LA PÊCHE

Économique

Les images et cartes suivantes sont présentées de façon à établir le lien entre l'évolution de Maniitsoq et des facteurs Ã©conomiques et commerciaux. Ces facteurs nous intéressent particulièrement, puisqu'ils peuvent nous permettre de comprendre l'impact potentiel d'un nouveau moteur économique sur certains paramètres urbains du village.

1890

VILLAGE DE PÊCHE

Les alentours de Maniitsoq ont toujours été prisés pour la pêche, particulièrement celle du phoque à l'époque (Maniitsoq Museum). Les premières installations ont donc un lien Ã©troit avec cette activité : le village demeure strictement sur la côte, sur une petite presqu'île, centré sur une église. À l'origine, la pêche était un moyen de subsistance, alors que la traite était la principale activité commerciale.

 

 

1950

INDUSTRIALISATION

Dans les années 1920, un réchauffement des eaux de la côte ouest du Groenland a fait augmenter les populations de morue autour de Maniitsoq, et la pêche en est ainsi devenue le principal moteur de croissance (Sejersen, 2015).

 

Cette croissance, soutenue par la modernisation et les innovations technologiques des années 1940, a permis l'implantation d'une usine de transformation de poisson en 1951, solidifiant ainsi le statut de pôle commercial de Maniitsoq (Sejersen, 2015). On peut dès lors parler d'une économie mono-industrielle, en ce sens que l'industrie de la pêche à elle seule attire des navires étrangers et engendre l'augmentation de la population, dont les résidences s'étendent maintenant à l'intérieur des terres.

1970

CROISSANCE DÉMOGRAPHIQUE IMPORTANTE

L'essor économique dû à la construction de l'usine de poisson engendre la croissance la plus rapide de Maniitsoq. Les années subséquentes voient la construction d'un aéroport et l'achèvement du port maritime, avec toutes les installations nécessaires à la transformation, au traitement et à l'exportation de produits de poisson (Sejersen, 2015). Les techniques de pêche s'améliorent, et les activités commerciales s'étendent désormais à la pêche à la crevette.

 

Le village s'étend alors de façon tentaculaire à l'intérieur des terres, selon le relief (voir contexte territorial), puisque le cÅ“ur est maintenant surtout réservé aux équipements industriels. On voit apparaître des typologies d'habitation contemporaines, plus denses.

2010

RALENTISSEMENT ET DÉCLIN

Un déclin des populations de morue dans les années 1980 cause un ralentissement dans l'industrie de la pêche. La fermeture subséquente de l'usine par Royal Greenland, en 2001, démontre les désavantages de se fier à un seul type d'industrie pour soutenir le village : la population décline à un rythme constant, ayant perdu près de 15% de sa population dans les 20 dernières années (Sejersen, 2015).

 

La forme résultante du village en est une trop étalée pour sa population. Quelques projets de densification ont été réalisés depuis, notamment l'implantation de grands ensembles résidentiels collectifs.

MORPHOGENÈSE ° RAPPORT AU TERRITOIRE

Territoire

La croissance de la ville est fortement liée à son essor économique et industriel, mais il est aussi intéressant de remarquer l'importance du territoire, notamment le relief, dans l'orientation que prend cette croissance. Une telle donnée nous permet de comprendre la relation des habitants de Maniitsoq avec le paysage qui les entoure, et constitue une piste d'analyse des orientations et des valeurs d'un futur projet urbain, qui se doit d'être en lien avec la culture locale.

RELIEF ET VIE URBAINE

Le relief de Maniitsoq est très accidenté, strié par le retrait de la calotte glaciaire comme le sont plusieurs territoires nordiques. La superposition du bâti sur un plan topographique démontre une tendance flagrante du village à demeurer dans le creux, au même niveau que l'eau. Ceci explique bien l'étalement en branches plutôt qu'en couronne, comme le permettrait un terrain plat.

 

Ce type d'étalement et le fait que les zones bâties soient ponctuées de pics rocheux engendrent des façons de circuler bien particulières. L'image ci-contre illustre l'omniprésence d'escaliers dans la multitude de parcours piétons du village. Ces escaliers, leurs plateformes et leurs terrasses ont une valeur identitaire.

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